Des années 80 aux années 95

A) Ma cassette, où est ma cassette?

Non, ce n'est pas la cassette d'Harpagon, mais la bonne vieille cassette audio analogique, vous en avez peut-être encore chez vous. C'est à peu près aussi anachronique que la cassette vidéo de magnétoscope par rapport au CD, sans parler du streaming.....

Mais voilà, il fallait bien commencer quelque part: 1000 cassettes par an dans les années soixante-dix, ce chiffre explose dans les années quatre-vingt: 40 000 puis 100 000 cassettes, classées dans d'immenses armoires Kardex et très rapidement soumises de façon incontournable à un classement informatique, indispensable pour que les étudiants d'une UE donnée reçoivent bien les enregistrements qui leur étaient destinés. Tous ceux qui ont mis sous pli cassettes et polycopiés ont en mémoire l'odeur de la colle des enveloppes plus ou moins épaisses qui partaient par voie postale en direction du monde entier.

Car, au-dela des cassettes, c'était aussi une histoire de papier(s). A l'époque du stencil et bien avant le traitement de texte, on écrivait beaucoup aux étudiants qui recevaient des montagnes de documents soigneusement triés et étiquetés, mais bien lourds et peut-être même bien indigestes. Mais nous avons choisi dans cette partie du blog de vous parler du son et non de l'écrit, reprenons donc le fil sonore de notre discours.

B) La radio dans tout cela?

Nous sommes partis de la radio en coopération avec l'ORTF, puis Radio-France, mais le contexte de la formation à distance avec l'explosion de la demande des publics utilisant cet outil en a vite révélé les limites. L'innovation est alors venue de l'association entre la bibliothèque universitaire et l'équipe technique de l'enseignement à distance. L'Université de Paris X Nanterre, souhaitant mettre à disposition de ses étudiants ses émissions qui n'avaient que le tort d'être éphémères, constitue dès 1985/1986 une sonothèque de prêt ouverte à tous les étudiants de l'Université. Les réticences affichées au départ et liées à des raisons aussi bien organisationnelles que financières ont rapidement été balayées par l'engouement des étudiants, et les statistiques de prêt établies à la BU ont prouvé ce que les sciences de l'éducation affirmaient déjà depuis longtemps, sans vraiment être crues: le son sans image, donc sans distracteur, était un outil pédagogique remarquable.

 

                         Bandes magnétiques, cassettes, vous avez dit "son"....... Vous pensez studio?

C) L'époque glorieuse des pionniers

C'est à cette époque que le petit village gaulois de l'enseignement à distance de Nanterre étend son territoire et met l'international à son programme. Et plutôt que de sauver la planète, on décide de sauver le français......

Trois Universités françaises (Nanterre comme tête de réseau, Dijon et Besançon) unissent leurs forces entre 1992 et 1997 pour recycler à distance 850 enseignants de russe de l'ex-RDA, répartis dans 7 Universités allemandes et les former à l'Examen d'Etat allemand comme professeurs de français. Livrets pédagogiques élaborés en commun entre la France et l'Allemagne, stages de qualification, émissions TV diffusées par satellite, cours de l'Encyclopédie sonore et visio-conférences, l'utilisation combinée de tous les outils techniques à disposition à l'époque a permis - au grand désespoir de tous ses détracteurs - la réussite de ce programme numérique en réseau. Plus de 800 enseignants ont réussi leur Examen d'Etat, Nanterre peut là aussi s'enorgueillir d'avoir été Université pionnière et motrice. Une mode pour notre jeune Université, car à 50 ans, on est encore jeune......