De la sonothèque à la radio en ligne

Et l'histoire du son continue..... En 1998 naissait l'Encyclopédie sonore http://e-sonore.u-paris10.fr

Dix ans après la création de la sonothèque nanterroise, les équipes en charge trouvaient fort dommage que les étudiants de Paris X ne puissent avoir accès qu'aux documents radio de Paris. De là l'idée d'un réseau de sonothèques universitaires, il n'y avait qu'un pas que les technologies (dites "nouvelles" à l'époque et leur évolution foudroyante ont assez rapidement aidé à franchir, pour construire l'outil technique pourvu de toutes les fonctionnalités nécessaires.

Le défi était à la fois simple et gigantesque, même s'il paraît aujourd'hui totalement dépassé: "un petit pas pour TELEDIX, un grand pas pour l'Université". Il fallait transmettre des documents sonores - et pas seulement ceux de Paris X - par les réseaux et les rendre accessibles à tous - et pas seulement à la communauté de Paris X. Il fallait donc au sein de la Fédération Interuniversitaire de l'Enseignement à Distance, dont Nanterre était le chef de file, convaincre d'autres Bibliothèques Universitaires que celle de Paris X du fait que les outils créés pour la radio universitaire méritaient à tout le moins d'être répertoriés, sinon téléchargeables dans le cadre de la documentation universitaire.

Sous l'impulsion de Paris X, 14 Universités françaises ont accepté de jouer le jeu, puis 5 Universités russes, toutes impliquées à chaque fois sous deux angles différents et complémentaires: un centre de ressources pédagogiques et le service commun de documentation. les archives de la radio universitaire avaient ainsi leur canal de diffusion, et lorsqu'en octobre 1997, le Ministère de l'Education Nationale décidait de supprimer définitivement la voix de l'Université sur les ondes de Radio-France, cette voix avait déjà trouvé un nouveau moyen d'expression, celui d'Internet.

Audiosup.net, un outil révolutionnaire en son temps

Peut-être fallait-il dire en 1998: la radio universitaire sur ondes moyennes est morte, vive la fréquence Internet des Universités.......

 

                    Alors, tu me le signes, ce certificat de naissance d'une radio nouvelle?

 

Encyclopédie sonore et Audiosup.net, deux faces d'une même préoccupation - rendre disponible pour tous la richesse sonore des Universités grâce aux NTIC et accroître les possibilités de formation et de culture de chacun. Aujourd'hui, ce qui a été fait par Nanterre à l'époque peut paraître largement dépassé, mais à l'époque des balbutiements de Real-Audio, c'était bien un outil proprement révolutionnaire. Car il s'agissait ni plus ni moins d'une radio en ligne dont le flux sonore se gérait selon la volonté de l'auditeur, qui bâtissait sa propre grille d'écoute avec ce qui lui était proposé. Et malgré les lenteurs des téléchargements - on travaillait encore avec des modems -, Audiosup s'écoutait en temps réel - un outil de pionnier, dont la disparition inéluctable avec l'évolution des réseaux ne doit pas faire oublier le travail de fourmi mené par des équipes qui y passaient leurs journées et leurs nuits avec l'enthousiasme des néophytes.

Le flux sonore pouvait comporter toute information autre que les Universités souhaitaient donner à leurs étudiants. Mais Audiosup.net ne se concevait pleinement qu'en parallèle avec l'Encyclopédie sonore, sa base de données-sources. L'auditeur pouvait écouter l'émission en cours, reprendre l'émission en cours à son début, écouter l'émission suivante ou l'émission précédente, ou construire son propre programme à l'intérieur de la grille disponible. A l'ère des Re-play et autres programmes de revisualisation de la télévision, Audiosup.net fait figure de vénérable ancêtre. Mais ce travail préalable a permis à l'Université de Paris X de se poser en chef de file technologiqe - et les Ministères successifs qui ont largement soutenu sur le plan financier les volets TICE de l'établissement ne s'étaient pas trompés sur l'importance de ce qui avait été réalisé. Audiosup.net n'existe plus qu'en archive Internet, mais ce fut un grand moment de l'histoire sonore des Universités, et symboliquement, de l'histoire de Nanterre, mère porteuse et mère généreuse, dispensatrice  de ses savoirs.