Julia Kristeva

Originaire de Bulgarie, Julia Kristeva est née en 1941. Si elle est aujourd’hui une philosophe et une psychanalyste renommée, c’est la linguistique qu’elle commence par étudier, et plus particulièrement au texte littéraire auquel elle consacre sa thèse de doctorat à l’université de Nanterre. Soutenu en 1968, son mémoire de thèse s’intitule Le texte du roman : approche sémiologique d'une structure discursive transformationnelle et interroge les relations entre le langage et son contexte historique et social, tout comme son directeur de thèse Paul Ricoeur, professeur de philosophie à Nanterre, avait commencé à travailler sur les relations entre la littérature et les sciences humaines et sociales.

C’est dans le cadre de sa thèse que J. Kristeva commence à se pencher sur la notion d’intertextualité, qu’elle définira précisément quelques mois plus tard comme « interaction textuelle qui se produit à l'intérieur d'un seul texte » et qui permet de saisir « les différentes séquences (ou codes) d'une structure textuelle précise comme autant de transforms de séquences (de codes) prises à d'autres textes » dans son ouvrage Sèméiôtikè. Recherches pour une sémanalyse (1969). Ce concept sera notamment repris par Roland Barthes, dont J. Kristeva empruntera le nom pour baptiser un centre interdisciplinaire au sein de l’université Paris-Diderot, où elle enseigne la sémiologie.

Après l’obtention de son diplôme de doctorat à Nanterre, J. Kristeva dirige plus d’une centaine de thèses, presque toutes à Paris-Diderot. La plupart portent sur la littérature et la sémiologie, souvent mises en relation avec d’autres disciplines connexes comme les beaux-arts ou l’histoire. Ses propres travaux de linguistique l’ont progressivement conduite vers des domaines comme l’esthétique, la philosophie et la psychologie. Elle intègre la Société psychanalytique de Paris en 1987, mais ne renonce pas pour autant à la littérature, qu’elle étudie, et pratique elle-même en publiant plusieurs romans. Si elle n’a plus aujourd’hui de lien particulier avec Nanterre, elle a été reconnue docteur honoris causa par plusieurs autres universités comme Harvard ou l’université de Bayreuth.

J. Kristeva est également connue pour son engagement dans plusieurs causes telles que la sensibilisation au handicap et la condition des femmes.

 


Bibliographie sélective :

Pulsions du temps, Paris : Fayard, 2013 [Sciences humaines 115 KRI]

Des Chinoises, Paris : Pauvert, 2005 [Sciences sociales 301.185.14:396 KRI]

L’amour de soi et ses avatars : démesure et limites de la sublimation, Nantes : Pleins Feux, 2005 [Langues et littératures 840 « 19 » COLE 8 KRI]

Colette : un génie féminin, La Tour d’Aigues : éd. de l’Aube, 2004 [Langues et littératures 840 « 19 » COLE 8 KRI]

Le plaisir des formes, ouvrage écrit avec Christian de Portzamparc et Umberto Eco, Paris : Le Seuil, 2003 [Langues et littératures 840.09 « 19 » CEN]

Au risque de la pensée, Paris : éd. de l’Aube, 2001 [Sciences sociales 159.955 KRI]

L’avenir d’une révolte, Paris : Calmann-Lévy, 1998 [Sciences sociales 159.964:1 KRI]

La révolte intime : discours direct, Paris : Fayard, 1997 [Sciences sociales 159.964 KRI]

Etrangers à nous-mêmes, Paris : Fayard, 1988 [Sciences sociales 159.964 KRI Etr]

Soleil noir : dépression et mélancolie, Paris : Gallimard, 1987 [Langues et littératures 82.09 KRI]

Le langage, cet inconnu : une initiation à la linguistique, Paris : Le Seuil, 1981 [Langues et littératures 800.1 KRI]

Sêmeiotikê : recherches pour une sémanalyse, Paris : Le Seuil, 1978 [Magasin XA 681]

Le texte du roman : approche sémiologique d’une structure discursive transformationnelle, Paris : Mouton, 1970 [Langues et littératures 801.82 KRI]

Le texte du roman : approche sémiologique d’une structure discursive transformationnelle, thèse pour le diplôme de docteur ès lettres, Nanterre : université Paris-10, 1968 [Magasin T 4056]

 


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